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Monnaie (en 2159)

La monnaie était un mythe (voir ce sujet) créé par les dominants qui, depuis que la production en série et les échanges de biens existent, ont fait croire que cet outil était le meilleur intermédiaire pour se les procurer ou les échanger. Ils ont fait croire aussi qu'elle pouvait servir à la justice sociale.

De 1950 à 2020 environ, la monnaie était devenue pour les individus un outil de mesure non seulement de la valeur des biens, mais de celle des besoins, des désirs et des plaisirs. Pour satisfaire ces besoins, ces désirs et ces plaisirs, les individus de plus en plus nombreux n'ayant pas assez de monnaie, s'en procurèrent en empruntant et et en s'endettant tout comme le faisaient depuis longtemps les états et les entreprises.

La façon de déterminer la quantité de monnaie que recevaient les individus ou les collectivités pour leur travail jusque vers 2050 est, pour nous humains de 2159, incompréhensible : elle ne tenait compte ni de la nécessité de survie individuelle (exemples: nourriture et protection (logement et vêtements)), ni de l’utilité collective (exemples : équipements, enseignement, santé) mais était fixée par des règles définies par les dominants en fonction de ce qu’ils appelaient le profit maximum ou justice sociale. Cela consistait à accumuler de la monnaie possible sans avoir une idée claire de sa réutilisation.

Il était aussi possible d'obtenir de la monnaie sans travail. Il y avait par exemple ceux qui en recevaient de la collectivité par redistribution (vieillards, procréateurs, chômeurs, malades, jeunes), ceux qui en possédaient assez pour qu’elle s’autoreproduise par la spéculation monétaire et ceux qui appartenaient à des mafias (groupes agissant en dehors des règles collectives) et dont le nombre augmentait rapidement.

L'autoreproduction appelée aussi spéculation occupa peu à peu une place considérable dans l'ensemble "monnaie".
Un phénomène extrêmement curieux était d'une part l'augmentation de la dette des collectivités et de nombreux individus et d'autre part l'accumulation de monnaie par des investisseurs-spéculateurs: les collectivités grossissaient leur dette tandis que les investisseurs ne savaient plus quoi faire de la monnaie en leur possession. Les investisseurs-spéculateurs étaient des états non endettés (Moyen-Orient, Singapour, Chine), des institutions financières, des compagnies d'assurances, des banques opérant souvent dans des paradis fiscaux. La masse monétaire ou quantité de monnaie disponible variait constamment d'une période à l'autre et d'une région à l'autre. La plupart des états fabriquaient de la monnaie pour payer leurs dettes, les investisseurs-spéculteurs accumulaient de plus en plus de monnaie par les intérêts financiers qu'ils recevaient. Ainsi la masse monétaire n'avait plus aucun rapport avec les biens et les services produits par les humains.
Pour les états, il en résulta qu'ils devaient de plus en plus de monnaie et que les investisseurs-spéculateurs en recevaient de plus en plus. Ce qui nous étonne aujourd'hui en 2159, c'est que les investisseurs-spéculateurs n'aient pas contribué à payer les dettes des états mais aient cherché plutôt à continuer à accumuler de la monnaie.

Mais nous savons maintenant grâce à la neuroanlyse que la volonté d'accumulation de monnaie correspond chez certains individus à une malformation des configurations neuronales liées à la volonté de domination. Elle se trouve décuplée quand elle devient collective (investisseurs-spéculateurs).
Savoir canaliser cette volonté de domination au profit de la cohésion sociale a été l'objet de nombreuses recherches et applications depuis les années 2070 chez les spécialistes du cerveau. Elle s'inspira aussi des conceptions chinoises de l'harmonie sociale.
Depuis 2073 la mise en application de ces recherches a permis de commencer à optimiser l'équilibre entre l'individuel et le collectif dans certaines régions du monde et notre lointain espoir, à nous qui vivons en 2159, est d'y arriver partout.

Dès le début du XXI° siècle, on constata un début d'abandon du mythe de la monnaie, désormais rejeté par certains en tant que mythe multiforme aux fonctions contradictoires. C'est alors que l'on prit vraiment conscience que la monnaie mendiée dans la rue jusque vers 2070 par un humain pour se procurer de quoi manger n’était pas du même ordre que la monnaie engagée par une entreprise ou un état pour construire une centrale d’énergie ni du même ordre que la monnaie obtenue par la spéculation grâce à des règles décidées par les dominants ou encore que la monnaie destinée à la justice sociale.

Des crises graves à partir de 2010 se manifestèrent en particulier par des faillites d’entreprises et d’états et par des rivalités entre dominants, entre collectivités ou entre états. A cela s'ajoutèrent les conséquences du réchauffement climatique dont, selon certaines théories de l'époque, les humains étaient tenus pour responsables: quoi qu'il en soit ce réchauffement entraina des pénuries (énergie, eau, alimentation), des catastrophes naturelles (inondations, tempêtes, températures hors normes) et des épidémies (sida, malaria, Ebola9, H2N3). Ces crises entrainèrent des différences immenses et toujours croissantes entre les quantités de monnaie possédées par ceux qu'on appelait les riches et ceux qu'on appelait les pauvres. En effet, les états étant de plus en plus endettés en raison de ces crises, les gens dont le revenu dépendait de l'état avaient de moins en moins de monnaie. C'était une des causes de l'augmentation du nombre de pauvres: c'était le cas des fonctionnaires dont les rémunérations diminuaient, des vieillards qui touchaient des retraites de plus en plus faibles, des malades qui recevaient des soins de plus en plus réduits, des chômeurs non indemnisés au fur et à mesure qu'augmentait le chômage qui atteignit des sommets à partir de 2020 et aboutit à la crise de 2025-2030. Le chômage fut un phénomène très bref (environ 300 ans) mais très brutal qui sévit surtout selon les régions environ de 1750 à 2050.

Certains, ne croyant plus au mythe de la monnaie d'état, l'utilisèrent de moins en moins. A titre inviduel et de plus en plus au sein de petites collectivités locales, ils se passèrent de monnaie en produisant eux-mêmes des biens de survie, par exemple de la nourriture (développement des potagers par permaculture près des villes puis élevage de volailles et de chèvres, et même de moutons et de bovins sur des zones réservées), des abris-maisons (individuels ou pour petites collectivités) ou encore de l'énergie électrique (par exemple par la force des muscles, des eaux ruisselantes, du vent, du soleil ou de la vitesse etc.) et d'autres produits au fur et à mesure que les technologies progressaient.
On assista à la multiplication de monnaies sans caution des états (monnaies locales, sociales, solidaires ou "de nécessité"), uniquement destinées à l'échange entre personnes physiques et au sein de petites collectivités. Ces monnaies contribuaient à détourner des états la monnaie officielle, et augmentait leurs dettes.
On revenait ainsi progressivement aux pratiques d'échange qui existaient avant que la monnaie ne devienne un instrument universel de mesure de valeur.

Le mythe de la monnaie restait toutefois très fort, en particulier chez les dominants. C'est pourquoi on n'évolua que très lentement à partir de la fin du XXI° siècle vers le système actuel des IE (Intermédiaires d’Echanges), inexplicable en langage de 2016, mais dont on peut dire qu'il comprend entre autres:
- l’Intermédiaire d’Echanges pour la Survie (IES): il est destiné pour les individus à échanger uniquement des produits de Survie (nourriture, protection) dont la liste est définie par l’ONUIES selon les régions. Il ne peut pas être utilisé pour l'investissement.
- l’Intermédiaire d’Echanges pour les Investissements (IEI) : il est utilisé dans les transactions pour produire, acheter et échanger les produits et services d’Investissement (tout ce qui n’est pas Produits de Survie), tant pour les individus que les collectivités (justice sociale).
Les IES et les IEI peuvent s'échanger dès que la survie de chacun est assurée.

Vers les années 2090 la monnaie autoreproductive produite par la Spéculation fut progressivement supprimée et, après des crises et des péripéties graves et multiples, l’interdiction du prêt à intérêts exclusivement monétaire fut établie selon les préceptes de l’Islam (encore appliqués en théorie au début du XXI ème siècle), et prônée auparavant par les Chrétiens (Saint Thomas d'Aquin), les philosophes grecs (Aristote) et les sages asiatiques (Bouddha). Ainsi la monnaie autoreproduite (prêt à intérêt) et cautionnée par les états n’aura duré que quelques siècles dans l’histoire de l’humanité.

Par contre le prêt de Monnaie (IEI) pour la production, la mise à disposition de produits et services… se développa rapidement, si bien qu’aujourd’hui, en 2159, le mythe empirique de la Monnaie lié à la Propriété a pratiquement disparu et est remplacé par celui de l'Investissement.

Tous nos efforts en 2159 tendent à ce que ces évolutions se fassent le plus vite possible et puissent s'étendre partout.


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(revu le 7/5/15