Mythe Mimétisme Monnaie Spéculation Travail Chômage Egalité Rationnel Education Plaisir Neuroanalyse

Mythe (en 2159)

Dès 2030, on connut l’origine des anciens mythes car il fut possible d’isoler grâce aux neurosciences puis à la neuroanalyse les caractéristiques neuronales et les zones du cerveau liées aux EMC (Etats Modifiés de Conscience). On put même repérer des individus dont les EMC suscitaient une aptitude à créer des mythes. Ils avaient la sensation d’être dépossédés d’eux-mêmes et d'avoir une mission. Connu dès les années 1980, un syndrome clinique appelé «psychose naissante» a été à l'origine de ces recherches.
On put ensuite ensuite isoler la nature des connexions neuronales communes à des individus partageant une même croyance, malgré la réticence des croyants eux-mêmes.

Les psychotransmetteurs, ces ondes circulant entre les individus ont été découvertes vers 2050: elles expliquent le mimétisme et les croyances partagées.

On n’explique pas encore complètement en 2159 pourquoi certaines histoires peuvent créer de la cohésion sociale plus que d'autres et plus longtemps que d'autres, mais les progrès ont été considérables grâce à la découverte des psychotransmetteurs, découverte faite grâce à la neuroanalyse.

Savoir qu'un mythe disparait en se rationalisant, n'a pas empêché que certaines croyances ont gardé une influence considérable jusqu'au début du XXII° siècle et en particulier l'Islam, les religions judéo-chrétiennes, les spiritualismes et religions asiatiques (bouddhisme, hindouisme, shintoïsme, sikkhisme...). Certaines de ces croyances ont même connu des croyants qui, utilisant les techniques les plus sophistiquées, ont formé des adeptes à un retour à un fondamentalisme prônant le meurtre pour éliminer les non-croyants.

Au cours des XX° et XXI° siècles, les mythes d'autrefois en particulier religieux sont devenus de plus en plus rationnels et ont évolué vers des habitudes socio-culturelles. Ces habitudes se concrétisaient dans le sentiment d'appartenir à des nations avec leurs ethnies, leurs frontières, leurs coutumes. Cela donna un regain aux nationalismes d'autrefois, provoquant des conflits destructeurs. Ce n'est que vers la fin du XXI° siècle et durant le XXII° siècle que ces nations ont convergé par nécessité vers les structures que nous connaissons maintenant, en 2159.

La rationalisation apparente des mythes eut pour conséquence l’écroulement de la cohésion sociale et une progression rapide de l’individualisme vers les années 1950-2030 dans de nombreuses régions du monde en particulier en Amérique et en Europe.

Les croyances se limitèrent alors pour le plus grand nombre à la connaissance rationnelle que nous avions au XX° siècle de la matière, du temps, de l'espace ou de l'énergie. Depuis on sait que ces connaissances peuvent s'appuyer sur des réalités perçues par certains sens internes, remettant en cause la définition même du mot rationnel (voir ce thème). Il s'agit en particulier des réalités mystiques (Bouddhisme, Christianisme, Islam etc...) ou scientifiques (relativité, quantas).

Grâce à la neuroanalyse puis à l'ECB (Etat Cérébral de Base) propre à chaque individu), on comprit vers 2070 que cet écroulement de la cohésion sociale correspondait au développement de connexions et réseaux neuronaux générant l’individualisme et l’étiolement du sentiment d’appartenance au collectif. Cela s’accélérait avec la recherche de certains plaisirs comme la satisfaction des besoins matériels, la recherche de l’immédiateté (Internet en fut le début), ou le mimétisme éphémère (vedettes). Un nouvel équilibre entre individuel et collectif fut lentement retrouvé à partir de 2073 en particulier grâce à une meilleure connaissance des Etats Modifiés de Conscience (EMC). Mais cela est impossible à expliquer avec des mots du début du XXI°siècle.

Nous, humains de 2159, ne comprenons pas pourquoi l’étude systématique des structures neuronales liées à la cohésion des collectivités et en particulier celles qui expliquent les mythes, n’a commencé que vers la fin du XXI° siècle.


Revu le 14/7/16