Fables
Fables
Le Commerçant et le Fonctionnaire.
Un jour Jean Duverre, cafetier de quartier, se présenta à la mairie de sa commune.
Lui qui était toujours en T shirt l’été et en chandail l’hiver avait mis ce jour-là, veste sombre et cravate rose pâle.
Après trois heures d'attente, il renonça enfin.
Il rentra au café.
Ses clients l’aimaient bien.
Toujours accueillant, n’hésitant pas à offrir un verre ou à rendre discrètement service.
Il employait Gisèle, une jeune serveuse.
Un jour un de ces clients entra dans son café.
- Bonjour Fernand.
- Bonjour Jean, je te présente mon fils
- Qu’est-ce que vous prenez tous les deux ?
- Moi un demi bien frais. Et toi fiston ?
- Moi ? un café.
- Gisèle tu veux servir ces messieurs ?
- Toujours la même chose, dit le fiston, vous les patrons vous exploitez les travailleurs et vous vous engraissez sur leur dos.
- Eh dis donc Fernand, il fait quoi ton fils ?
- Il travaille à la mairie.
- C’est bien ça mon petit, justement j’y suis allé pour une autorisation pour ma terrasse. J’ai attendu mais sans résultat et J'en reviens juste car je ne pouvais plus attendre. Sais-tu à qui je dois m’adresser ?
- Demandez à l’hôtesse, elle est payée pour ça.
- Mais je ne peux pas y retourner pour demander seulement à qui m’adresser. Il faut que je suis ici, moi, pour servir les clients.
- Moi, je travaille à l’état-civil, je ne peux pas savoir.
Le lendemain Emile se présente à la mairie : il est accueilli par une jeune femme charmante qui prend le temps de lui expliquer ce qu’il doit faire pour sa terrasse.
Depuis les Egyptiens et les scribes, les fonctionnaires n’ont pas changé.
Leur fonction est d’appliquer un règlement, pas de voir l’humain en face d’eux.
La compassion de chacun fait la différence.
La monnaie qui se croyait sociale et la monnaie qui se croyait indépendante.
- Tu vois, moi quand je circule, dit la monnaie sociale, et que je vois les dessins, le mot euro et les chiffres qu’on a dessiné sur moi, je suis très fière car ça prouve que tout le monde est d’accord pour m’accepter pour acheter et vendre n’importe quel produit. Je suis la preuve d’un lien social.
- Moi, dit la monnaie qui se croyait indépendante, je regarde la tête des gens : ils ne regardent que les chiffres 10, 20, 50, 100. Ils n’ont pas à m’accepter ou pas : je ne suis qu’un instrument de mesure.
Les deux compères
Aujourd’hui, Martin et Hubert se promenaient dans la ville. Il y avait beaucoup de monde. Ils sont passés devant une femme assise par terre contre un mur, qui tenait un bébé dans ses bras et tendait la main pour demander de l’argent. Hubert a détourné les yeux, Martin s’est tourné vers Hubert et a murmuré: « Pauvre femme ». et ils ont tous les deux continué leur chemin.
Le raisonneur et le sentimental (en cours le 4 août 2009)