compassion

Symphonie Premier Mouvement :Partie 1

Partie 1- Les Parents: quarks, gluons, photon

- Un quark.
Bonjour je me présente : les savants m’ont appelé quark car ils ont trouvé ce nom dans un livre irlandais. Mais moi je n’en ai rien à faire. Je sais que personne ne sait rien sur moi: ni comment je suis fait, ni pourquoi je suis apparu le premier. D’ailleurs aucun homme ne nous a jamais vu même dans leurs engins impensables où ils s’amusent à nous faire nous rentrer dedans à toute allure pour voir ce qui se passe. Ils appellent ça des accélérateurs de particules.
Je ne suis pour le moment que le fruit de leur calcul et d'observations indirectes
Je me souviens vaguement que j’ai eu beaucoup de mal à naître. J’étais inséparable d’une autre particule l’anti-quark et à chaque fois que mon anti apparaissait en même temps que moi, cela me détruisait et lui aussi d’ailleurs. Quark-antiquark et puis plus rien.
Je me souviens qu ‘il faisait très chaud et que je vivais dans un endroit super dense. C’était plus petit qu’une tête d’épingle et des milliards de planètes comme la terre auraient pu s’y concentrer. Je voulais en sortir : on faisait beaucoup d’efforts, on se multipliait, mais toujours il y avait des anti. Alors c’était toujours Quark-antiquark et puis plus rien… et tout repartait à zéro.
- Un photon
Je ne suis pas d’accord quand le quark dit « Quark-antiquark » et puis plus rien. Plus rien peut-être mais à chaque fois qu’il y n’avait « plus rien », restait une trace de ce "plus rien" et cette trace c’était moi, le photon, moi, l’énergie et l’ancêtre de la lumière. Alors, après chaque annulation, après chaque « plus rien » moi j’étais là pour me rematérialiser en quark-antiquark. J’étais en quelque sorte un recréateur permanent.
Il m’est arrivé de me prendre pour Dieu.
- Un quark
Je pourrais dire la même chose.
- Un photon
Oui, quoique ….enfin, continuons.
Dans ce quark-antiquark, peut-être ai-je eu mon mot à dire : j’avais une légère préférence pour les quarks plutôt que pour les antiquarks ! Je choisissais un antiquark sur un milliard et je l’éliminais: je croyais que ça ne se verrait pas et puis ça a donné la matière et tout l’univers.
Pendant le tout premier instant, nous (quand je dis nous, ce sont des milliards de milliards de photons comme moi) avons contribué à faire de la place. Nous nous agitions tous tellement qu’en quelques milliardièmes de secondes l’espace dans lequel on circulait est passé de la taille d’une orange à celle de plus de 7 500 fois le diamètre de la terre. Du coup, la température a diminué et on a perdu de l’énergie : on peut comprendre pourquoi ! Toute cette place libre d’un coup !
- Un électron
C’est au milieu de toute cette agitation que, moi électron, j’apparais avec toute ma famille, les leptons. Nous aimons bien vivre seuls mais nous avons la manie de tourner autour des gens. Sans prétention, nous sommes un peu plus grands que les quarks (environ mille fois). Parmi mes frères et sœurs, il y a les muons et les tauons. Mais c’est de moi qu’on parle le plus, car sans savoir ce que je suis vraiment, les hommes utilisent mes charges dans l’électricité. A chacun de nous est lié un petit machin de rien du tout qu’on appelle le neutrino.
- Un neutrino
Comment un petit machin de rien du tout ! Ce n’est pas parce qu’on est proche de rien, qu ‘on existe pas. Bien sûr nous sommes 50 000 fois plus petits que vous, les électrons. Mais on est partout, on traverse la terre, les hommes, enfin tout quoi, à la vitesse de la lumière sans que personne s’en aperçoive. Comme nos amis les photons, on est neutres, on n’a pas de charge électrique.
Ce qui me gêne c’est que je suis le plus petit de tous et que je ne pèse rien ou presque : je suis le plus près de rien. Mais ce qui me plait c’est qu’on se pose un tas de questions sur nous. Certains disent qu’on formerait la plus grande partie de l’Univers sans qu’on nous puisse nous voir. Certains autres voient avec inquiétude disparaître certains d’entre nous, ils appellent ça nos oscillations. Je suis le mystère.
- Un électron
Bon, d’accord, chacun ses problèmes. Moi je propose qu’on raconte la suite. Mais j’aurai des choses à dire.
- Un quark
Si vous le permettez, je vais reprendre mon histoire.
- Photon, électron, neutrino
C’est vrai que tu es incontournable, tu es le début de tout.
- Quark
Merci, je n’en demandais pas tant. On en était resté au moment où on s’agitait tous dans tous les sens pour avoir encore plus de place. La chaleur était encore insupportable. C’était insupportable car on n’arrivait pas à exister plus qu’une fraction de temps. Puis on redevenait des rien-photons,
- Photon
Je vous en prie, ne me traitez pas de rien-photon… je suis spécial, moi…je suscite la matière, moi…
- Quark
Si vous m’interrompez tout le temps, on se comprendra pas. Je disais donc : on redevenait des photons…
- Photon
Merci de ne plus dire rien-photon.
- Quark
…puis ça recommençait. Si bien qu’après à peine quelques milliardièmes de milliardièmes de secondes, nous avons été quelques uns à décider de nous regrouper par trois.
- Photon.
Oui, enfin, il faut dire que vous les quarks, vous y avez été un peu obligés. Vous étiez de plus en plus loin les uns des autres (vous pouviez vous déplacer dans 25 000 fois le diamètre de la terre) et il faisait déjà beaucoup moins chaud (10 000 milliards de degrés seulement). Vous deveniez trop faibles. Il fallait vous regrouper pour survivre.
- Quark
N’empêche qu’on a pris la décision de le faire à trois ! Alors finis les antiquarks ! Et au milieu de l’orage, nous avons commencé à exister.
- Photon
Oui, parce qu’à deux, ça durait pas bien longtemps (vous appelez ça méson, je crois ?).
- Quark
Toi, photon, tu parles beaucoup. Mais n’oublie pas que vous aussi les photons, en même temps que nous, vous vous êtes senti faiblir. Vous ne pouviez plus vous retransformer en matière.
Fini de vous prendre pour Dieu !
- Photon
Ce n’est pas faux

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