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Qu'en est-il en 2159 ?

Chômage

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Chaque thème est revu au fur et à mesure que les réflexions progressent: ainsi contrairement au contenu d'un livre par exemple, ces réflexions sont évolutives.
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DEFINITIONS
. Chômage: fait d’être sans travail rémunéré en monnaie.
.Travail: acte humain conscient impliquant un effort physique ou intellectuel et destiné à modifier la matière pour satisfaire des besoins individuels ou collectifs.
.Besoin: Situation de manque ou prise de conscience d'un manque (voir plaisir).


EXEMPLE UNIQUE
. Je suis sans travail rémunéré en monnaie.


SOMMAIRE
1. Origine: évolution depuis l'ère industrielle.
2. Chômage et croissance sont-ils liés ?
3. L'esprit d'innovation peut changer la vision du chômage
4. L'utilité sociale et non l'emploi doit donner au travail sa valeur réelle.



EXPLICATIONS
1 - Origine: évolution depuis l'ère industrielle
Le chômage est un mot au sens équivoque qui a pu avoir une connotation religieuse ou festive (jour chômé), morale (oisiveté, paresse), sociale (vagabondage,pauvreté, maladie, vieillesse).
Le concept de chômage (au sens être sans travail rémunéré en monnaie) s'est developpé avec l’ère industrielle: à l'échelle de l'histoire, c'est un phénomène récent.
Le chômage implique une confusion entre absence de travail et absence de moyen de survie. On peut ainsi constater que plus une économie est liée à la survie (nourriture, protection, vie sociale), plus y est défini le rôle de chacun au sein du groupe auquel il est est étroitement lié (Egypte, Aztèques, tribus). Dans ce sens on peut dire que dans ce type d'économie de survie, le chômage au sens « être sans travail » est exclu. Chacun a en principe une utilité pour le groupe. Avec l'ère industrielle la tendance des populations à fuir ce type d’économie s'est accélérée.

Il y a toujours eu des humains qui ne trouvaient pas de quoi survivre, en particulier dans les périodes de maladie, de famines, d’épidémies ou autres catastrophes et durant lesquelles les moyens de survie ne pouvaient être produits en quantité suffisante. Mais avant l'ère industrielle ce phénomène fluctuait considérablement et n'était pas structurel. Une exception notable: l'évolution de la propriété de la terre qui a entraîné un chômage agricole quasi-automatique ("encolures" ou suppression d'espaces agricoles initialement dévolus à l'usage collectif).
Avant l'ère industrielle de nombreuses institutions en Europe ont tenté de résoudre la question des sans travail (aumône, hôpitaux généraux, ateliers de charité etc.).

L’ ère industrielle par ses innovations techniques a accéléré les spécialisations (voir travail). Les spécialisations ont entrainé la généralisation du travail rémunéré en monnaie par un salaire. Dès lors être sans travail signifiait à terme ne plus avoir de monnaie. Pour celui dont la monnaie procurée par le travail était la seule ressource et n’avait ni rente, ni revenu financier, ni aide de la collectivité (allocations) ou de particuliers (bienfaisance) le chômage entrainait donc à terme la mort.

2 - Chômage et croissance sont-ils liés ?
On dit souvent que la croissance est la solution pour faire diminuer le chômage.
Or la croissance est un mythe dont la croyance principale est la progression indéfinie de l'activité économique par la production de biens et services "(voir travail).
Partout dans le monde cette progression amènerait au mythe du plein emploi. Ce mythe est très répandu en 2016. Sa croyance essentielle est que la croissance est liée au désir personnel plaisir) et le désir d'être reconnu par l'autre (voir mimétisme) et que ces désirs sont sans limites.

En fait, il est très difficile de définir la croissance. Les spécialistes ne sont pas d'accord sur une définition: leurs définitions vont de l'accroissement du PNB (Produit National Brut) par habitant à celle idéalisée de BNB (Bonheur National Brut).
Ils multiplient les modèles et parlent de différents types de notions qui seraient des moteurs de la croissance: ils parlent de monnaies, de techniques, ou de connaissances.

D'autre part, le potentiel de croissance est différent selon les régions et les pays. Celles qui sont les plus développées ont un potentiel de travail moindre car les besoins (voir rubrique plaisir) peuvent y être satisfaits grâce aux techniques de production les plus modernes. Mais le cout du travail y est plus cher.
Ainsi selon les zones le moteur de la croissance peut être interne (progression du niveau de vie, exploitation de richesse locales ), ou externe (exportations).

Pour diminuer le chômage, on pose parfois la question de savoir si la priorité doit être donnée à la croissance ou à d’autres objectifs comme la préservation de l’environnement. En fait cette question est mal posée car il est impossible d’y répondre tant sont différents, selon les régions du monde, les stades d’évolution, la nature des manques (besoin et désir) des populations et des individus. Chacun a des besoins différents selon qu'il est en état de survie ou d'opulence. Ce n’est qu’à très long terme dans un monde où les stades d'évolution seront comparables que la croissance pourrait devenir homogène, ce qui fait partie des "mythes consensuels". (voir mythe)

La mondialisation a provoqué une internationalisation de l’offre et de la demande de travail dans de nombreux domaines, en particulier ceux où la spécialisation ne demande que peu de formation. Certains craignent que ces transferts de travail n’engendrent du chômage dans les pays les plus développés. Cela s’avère parfois exact mais l’exportation du travail bon marché peut aussi permettre de développer d’autres emplois plus spécialisés dans le pays d’origine (recherche, commercial, management, services etc.).

La mondialisation a en principe pour conséquence que plus la croissance mondiale est importante, c’est-à-dire plus les quantités de produits à fabriquer progressent, plus la quantité de travail disponible augmente et plus le chômage diminue. Mais les progrès techniques et les disparités locales empêchent le développement harmonieux de ce schéma théorique.
A cela s'ajoute la volonté d'indépendance ou d'hégémonie des différents peuples et nations.

Etant donné le nombre d'humains encore dans le dénuement, la croissance, si elle trouve une limite, ne pourra la trouver que dans un avenir très lointain.

La notion de bien-être pour tous semble être considérée comme l'objectif ultime pour les membres de toute collectivité. Cela suppose que le bien-être a une limite. Or cette notion de bien-être est difficile à cerner.
D'autre part, est-il la même partout ? Le bien-être de l’habitant de Dubaï sera t’il le même que celui de Ouagadougou ou de New York ?
Ce bien-être aboutira t’il à des rythmes de travail homogènes ?
Le bien-être varie aussi selon les individus par exemple selon qu'on est "contemplatif" ou "dynamique".

De toutes façons, ce bien-être pour tous sera atteint, s'il l'est un jour, dans des délais très différents selon les régions et les peuples.
Il se peut aussi que de graves crises (guerres, économie, épidémies) anéantissent la croissance dans certaines zones et y nécessitent un nouveau démarrage après une période de décroissance.

3 - L'esprit d'innovation peut changer la vision du chômage
L'innovation apporte une nouvelle vision de l'emploi. Le mythe dont la croyance est que seules les entreprises innovantes et les états investisseurs créent les emplois est en train de se transformer. Les initiatives individuelles via des plateformes sur internet et l'économie solidaires sont en train de bouleverser la notion même d'innovation. En France, pays où les emplois stables et sans risques sont souvent considérés comme les plus enviables, ces mentalités d'innovation ont quelque peine à se développer.
D'autre part il semble que nous soyons à la veille de l'apparition de nouveaux modes de production qui vont complètement révolutionner la façon de travailler, en particulier grâce aux systèmes de fabrication type 3D, au ciblage des services proposés via Internet (par exemple l'enseignement, l'économie verte, le covoiturage etc.)
Ainsi ce n'est pas la croissance mais la nécessité de bouleverser et d'imaginer des modes de production et de services nouveaux qui peuvent créer de multiples emplois.
La nature même du bien-être elle aussi s'en trouve transformée dans la mesure où l'emploi qu'on crée devient une source d'épanouissement.

4.L'utilité sociale et non l'emploi peut donner au travail sa valeur réelle..
Le travail n'est déjà plus considéré seulement comme un effort pénible pour se procurer de la monnaie permettant à chacun de survivre. Cette notion individualiste du travail est en train de se transformer et le travail retrouve peu à peu son rôle de contribution à la collectivité: les principes de gouvernance apparus récemment (responsabilité, délégation, subsidiarité...) ainsi que l'essor de l'économie solidaire sont sans doute des signes précurseurs de cette prise de conscience.
Dans l'avenir, le fait d’être sans travail rémunéré (chômage) ne signifiera pas forcément absence de moyens de vivre: la formation pour être « employable », les services à la personne, le bénévolat, l’éducation des enfants en bas âge, la production par soi-même font déjà de plus en plus l’objet d’échanges non monétaires que monétaires. L’expérience brésilienne "nourriture contre éducation des enfants" est à cet égard révélatrice. Des tentatives de vivre sans monnaie ont été faites en particulier en Allemagne.

On peut penser que l'utilité sociale (capacité de chacun à contribuer à la vie collective) remplacera peu à peu le fait d'avoir ou...de ne pas avoir un travail rémunéré (chômage).

Tout est lié
(Revu le 8/7/16
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